Comment se passe une dératisation ?

Comment se passe une dératisation

Publié le 23 septembre 2025 par Romain BLANCHET

Faire dératiser un lieu suit un protocole rigoureux : diagnostic, plan d’action, sécurisation, traitement ciblé, suivi et prévention durable. L’objectif n’est pas seulement d’éliminer les rongeurs visibles, mais de supprimer les causes d’infestation (accès, nourriture, abris) et d’éviter les réinfestations futures, dans le respect strict de la réglementation sur les biocides.


Étapes d’une dératisation professionnelle

Tout commence par un diagnostic détaillé des lieux : recherche de traces (crottes, graisses, terriers), cartographie des points d’entrée et des facteurs d’attractivité (eau, nourriture, encombrants). Selon la situation, Snap Biocide recommande une stratégie de lutte intégrée contre les rongeurs combinant assainissement, proofing (obturation), piégeage et, si nécessaire, biocides. Cette approche s’inscrit dans les bonnes pratiques prônées par les autorités sanitaires et les guides professionnels.

Dératisation effectuée par un professionnel.
Dératisation effectuée par un professionnel.

Plan d’action et sécurisation : les techniciens définissent l’implantation de pièges ou de stations d’appât sécurisées (hors d’atteinte des enfants, animaux domestiques et espèces non ciblées), précisent les fréquences de contrôle et rédigent un plan de site. La traçabilité (fiches de passage, plan numéroté des postes, matières actives utilisées) est essentielle, notamment pour les activités soumises à des exigences de type HACCP.

Traitement ciblé : quand un raticide est justifié, l’usage repose sur des produits autorisés et dosés conformément à l’étiquetage. En France, la mise sur le marché et l’utilisation des biocides sont encadrées par le règlement (UE) n° 528/2012, et par des arrêtés nationaux précisant les conditions d’emploi pour protéger la santé et l’environnement.

Suivi et levée de traitement : les postes sont contrôlés régulièrement : consommation, captures, traces nouvelles. On ajuste les moyens (type de pièges, formulation d’appâts) et on renforce le proofing. Une fois l’activité éradiquée, on retire les appâts et on bascule en prévention (contrôles périodiques, hygiène, rangement).

Quels produits et méthodes sont utilisés ?

Priorité à l’assainissement : suppression des sources de nourriture (déchets, aliments en vrac), gestion de l’eau, débroussaillage, rangement des espaces techniques. Cette dimension « hygiène & environnement » est au cœur des recommandations de santé publique pour limiter les nuisibles.

Pièges mécaniques et postes de capture : tapettes, pièges à déclenchement contrôlé, boîtes multicapteurs. Ils sont privilégiés dans les zones sensibles (alimentaire, crèches, espaces publics) pour leur traçabilité, l’absence de résidus et le retrait immédiat des individus capturés. (Réglage, appâts d’attraction non toxiques, contrôle fréquent.)

Rodenticides anticoagulants (en dernier recours) : utilisés dans des stations verrouillées, par des professionnels formés et certifiés (Certibiocide). Leur effet est différé (souvent 3 à 5 jours après ingestion), ce qui évite l’« apprentissage » par les congénères. Le choix entre molécules de 1re ou 2e génération, dosages et durées se fait selon l’infestation, le site et la réglementation.

Appâtage raisonné, pas permanent : en France, la profession rappelle qu’on ne laisse pas d’appâts toxiques en permanence quand l’activité a cessé. On privilégie la surveillance et des mesures préventives, puis on réactive un traitement uniquement en cas de reprise d’activité.

Étape Objectif Points clés de mise en œuvre
Diagnostic initial Identifier espèces, voies d’accès, foyers Inspection minutieuse des lieux, cartographie, photos, niveau d’activité
Plan d’action Choisir méthodes adaptées Combiner assainissement, proofing, piégeage, biocides si nécessaire
Traitement Réduire l’infestation à zéro Postes sécurisés, contrôles réguliers, respect de l’étiquetage
Suivi Vérifier l’efficacité Relevés, ajustements, traçabilité complète
Prévention Éviter la réinfestation Hygiène, entretien, visites périodiques, monitoring non toxique

Réglementation, sécurité et certification

L’usage de raticides est strictement encadré : produits autorisés, conditions d’emploi, protection des tiers et de l’environnement. Le cadre européen (règlement (UE) n° 528/2012) et les arrêtés nationaux définissent les obligations des metteurs sur le marché et des utilisateurs, avec une attention particulière aux lieux sensibles.

Maison envahie de rats.
Maison envahie de rats.

Intervention par des professionnels certifiés : la formation Certibiocide « nuisibles » est requise pour manipuler des produits réservés à l’usage professionnel. Elle garantit compétence technique, gestion des risques et bonne tenue documentaire (sécurité, registres, plans).

Traçabilité et conformité HACCP : dans l’alimentaire, un plan de lutte documenté (points de contrôle, seuils d’alerte, procédures correctives) est attendu lors des inspections. Comptes-rendus datés, plan des postes et preuves d’actions correctives démontrent la maîtrise du risque.

Combien de temps dure une dératisation ? Et après ?

La durée dépend du niveau d’infestation, de l’accessibilité et des moyens mobilisés. En pratique, on observe souvent une baisse franche en 1 à 2 semaines, puis une phase de contrôles rapprochés jusqu’à l’extinction des signes d’activité. Les anticoagulants, quand ils sont employés, ont une action différée ; les premiers effets apparaissent typiquement après quelques jours, d’où l’importance du suivi. Une fois l’activité nulle, on retire les appâts toxiques et on maintient un monitoring non biocide.

Prévenir la réinfestation : les gestes qui comptent

  • Boucher toutes les voies d’accès : grilles anti-rongeurs sur aérations, joints de portes, seuils balais, obturation des passages de câbles.
  • Propreté impeccable : déchets en bacs fermés, aliments en contenants étanches, nettoyage des zones de préparation.
  • Gestion de l’environnement : désencombrer, tondre et débroussailler en périphérie, supprimer les points d’eau non essentiels.
  • Monitoring régulier : plaques de suivi, pièges mécaniques non toxiques, visites programmées.

Bien menée, une dératisation remet le site à niveau et installe une routine de prévention. L’intervention s’appuie sur un diagnostic précis, des méthodes proportionnées et conformes, et un suivi documenté. C’est ce triptyque – assainissement, traitement raisonné, prévention – qui assure un résultat durable sans sur-usage de biocides.

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